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Projet de recherche
“Évaluation chez un modèle murin de mélanome de xénogreffe du mimétisme vasculaire par Laser Speckle Contrast (LSC) et échographie de contraste (CEUS) dans le mélanome traité par inhibiteur PD-1”
Équipe : Information, Signal, Image et Sciences du Vivant
Labellisation : non
Durée : 2018
Financement : Ligue contre le cancer
Personnel impliqué du LARIS : Anne HUMEAU-HEURTIER (PR)
Partenaires du projet : Nicolas CLERE, chercheur au Mint - Samir HENNI, chef du service de médecine vasculaire au CHU et chercheur au sein des unités Mitovasc et Laris
Source : article de l'UA mag n°18
Révéler la face cachée des mélanomes
Une association d’équipes de recherche angevines utilise de nouvelles techniques d’imagerie pour observer les phénomènes microvasculaires qui accompagnent le développement de certaines tumeurs. Objectif : obtenir rapidement une idée de l’évolution d’un cancer, pour adapter si besoin le traitement.
Connaissez-vous le « mimétisme vasculaire » ? C’est la capacité qu’ont les cellules tumorales à créer, dans certaines conditions, des réseaux tubulaires semblables à des vaisseaux. Résultat : la tumeur s’alimente mieux en sang, elle grossit et se dissémine plus facilement dans le reste du corps, amputant un peu plus les chances de survie du patient.
La difficulté consiste « à détecter cette vascularisation de façon très précoce, pour avoir une idée de l’évolution du cancer, et, en fonction, adapter son traitement. C’est le défi que nous voulons relever », explique Samir Henni, chef du service de médecine vasculaire au CHU et chercheur au sein des unités Mitovasc et Laris.
Le projet de recherche est né d’une réflexion commune avec le professeur Christophe Aubé, chef du service radiographie, et son homologue de dermatologie, Ludovic Martin. Il porte sur le mélanome, un cancer de la peau. L’objectif est de quantifier le mimétisme vasculaire grâce à deux techniques d’imagerie médicale : l’échographie de contrôle et le Laser speckle contrast imaging (LSCI). « Ce sont deux techniques que nous utilisons déjà par ailleurs, pour d’autres fonctions. Mais, pour la première fois, nous allons les appliquer sur des mélanomes afin de voir si l’on peut obtenir des informations sur leur vascularisation », indique Samir Henni, qui rappelle qu’Angers fait partie des centres de référence européens pour le LSCI.
Équipe pluridisciplinaire
Pour parvenir à ses fins, le porteur du projet s’est associé au pharmacologue Nicolas Clere, chercheur au Mint, et à Anne Heurtier, membre du Laris, professeure d’informatique spécialiste du traitement du signal et de l’image appliqué au secteur biomédical.
La première étape du programme qui a débuté en avril 2018 a été confiée à Nicolas Clere. Il s’agit de mettre au point - sur des souris - deux modèles étudiables de mélanomes, l’un agressif, l’autre plus lent, traités à l’aide de molécules couramment utilisées en médecine humaine. Dans un deuxième temps, des images de microcirculation autour des tumeurs seront réalisées par Samir Henni, avant et après traitement (par anticorps anti-PD1), grâce aux deux techniques précitées. Restera à exploiter ces images « afin de faire ressortir de l’information qui n’est aujourd’hui pas visible à l’œil nu, précise Anne Heurtier. C’est aussi là que réside l’innovation ».
Les retombées de cette étude pré-clinique pourraient être importantes. Le mélanome n’est ici qu’un modèle. Si les résultats sont pertinents, les techniques d’imagerie étudiées pourraient être utilisées pour le contrôle du mimétisme vasculaire chez l’homme, et pour d’autres formes de cancer. « Cela s’inscrit dans la stratégie de médecine personnalisée, sou- ligne Nicolas Clere. Si l’on arrive à transcrire cela chez l’homme, cela veut dire que l’on pourra suivre plus finement l’évolution d’un cancer, sa réponse à un traitement et adapter les soins en fonction ».
Avec la Ligue contre le cancer
Le programme est soutenu par la Ligue contre le cancer, à hauteur de 27 350 €, grâce à des financements des comités départementaux de Maine-et-Loire, Indre- et-Loire et Sarthe. « Nous sommes honorés qu’ils nous fassent confiance, insiste Samir Henni, et mesurons tout ce que cela implique ».